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Difficultés scolaires versus séparation des parents

Depuis quelque temps, les points de votre enfant ont chuté. Alors que tout s’est toujours bien passé à l’école, il paraît en difficulté alors qu’il travaille plus qu’avant. L’école dit que c’est lié à votre divorce, que c’est compliqué pour les enfants, qu’il faut en parler avec eux ou les envoyer chez le psychologue.

Vous êtes d’accord mais « leur parler de quoi » ?

Certaines difficultés scolaires sont, en effet, liées à la séparation des parents. Posons-nous quelques minutes pour réfléchir à leur sens et cela pourra aider nos enfants.

Partons de quelques exemples :

Suzie a 10 ans, elle est en 5ème année primaire, aime plutôt bien l’école. Les instituteurs n’ont jamais eu à se plaindre d’elle. Depuis quelques mois, elle rencontre certaines difficultés. On dira que ce sont des problèmes de concentration car elle se trompe dans des exercices qu’elle réussissait bien avant. On se dit qu’elle est perturbée par le divorce récent de ses parents, cela l’inquiète sans doute et elle y pense au lieu de faire ses exercices. Si on fait un zoom sur les problèmes de Suzie, on se rend vite compte qu’elle n’a pas de problèmes de concentration en français ou en sciences, seulement en calcul. Et son problème en calcul n’est pas général mais il ne concerne que les divisions ! Serait-elle en stress par rapport à une division ? Son cerveau voudrait-il éviter les divisions ? Quand on y réfléchit, une division, c’est la séparation d’un élément en plusieurs éléments. Un divorce peut donc être vécu comme une division. Comme celui-ci était mal vécu, son cerveau automatique agissait pour éviter que cela ne se reproduise et refusait toute division future pour éviter de souffrir à nouveau. Cela paraît fou mais une fois le problème expliqué à l’enfant, elle n’était plus « obligée » de rater ses calculs de division.

 

 

Victor est un petit garçon de 9 ans. Il n’a jamais eu de soucis à l’école, il a toujours eu une bonne moyenne mais depuis la rentrée scolaire, il ne s’en sort plus en calcul. Son institutrice pense que la raison est un manque de travail. Il est devenu paresseux. Son problème ressemble à celui de Suzie puisque c’est un problème de calcul mais si on fait le zoom, on se rend compte que ce n’est pas le cas. Victor, lui, a des difficultés pour résoudre les multiplications. Fait étonnant, ses parents se sont également séparés peu de temps avant l’apparition de ses difficultés scolaires. Que s’est-il donc passé pour lui ?

Victor n’est pas dérangé par la séparation de ses parents. Quand ils vivaient ensemble, ils se disputaient tout le temps, les choses sont beaucoup plus paisibles maintenant. En plus, ses parents ont beaucoup plus de temps pour s’occuper de lui, en tout cas au début. Depuis quelques mois, son père et sa mère se sont remis en couple avec d’autres personnes et lui demandent de se comporter comme si ces nouveaux venus étaient ses parents. Il doit les écouter, leur obéir, les respecter, etc. C’est comme s’il avait 2 papas et 2 mamans. Il a même des nouveaux grands-parents. En fait, ce sont les grands-parents de ses demi-frères et sœurs mais il doit les appeler mamy et papy comme si c’était les siens. Tout s’est multiplié, les frères, les sœurs, les papys, les mamys, les parents et ça, ça ne lui plaît pas du tout. Lui, il a un frère et une sœur, un papa et une maman, c’est tout, il n’en veut pas d’autres. Son problème ne va donc pas se marquer dans la division mais bien dans la multiplication !

 

 

Tania est en 6ème primaire, c’est une grande maintenant, l’an prochain, elle ira à l’école secondaire. Elle n’adore pas l’école mais elle aime bien ses copines et elle n’a jamais eu de difficultés particulières pour suivre les cours jusqu’à il y 6 mois. Que s’est-il passé il y a 6 mois ? Son père est parti avec une autre femme et elle ne le voit presque plus depuis. Cela ne la gêne pas tellement, elle n’a jamais vraiment vu son père. Même quand il habitait avec sa mère et elle, il n’était jamais à la maison. Par contre, elle voyait beaucoup sa grand-mère paternelle. Elle aimait aller chez elle après l’école ou le week-end, elles faisaient des pâtisseries ensemble ou allaient faire des tours à vélo. Son autre grand-mère, c’est une autre paire de manches. Elle est toujours de mauvaise humeur, elle ne veut jamais rien faire et parfois elle est même méchante. Depuis que ses parents sont séparés, elle ne voit plus sa grand-mère paternelle et elle voit beaucoup plus souvent sa grand-mère maternelle après l’école.

Tania, elle, n’a pas de problème en calcul, c’est plutôt en français, en particulier, en grammaire. Quel sens cela peut-il avoir ? En apparence aucun, sauf si nous découpons le mot « grammaire » pour découvrir ce qu’il cache :

GRAM – GRAN(D)                           MAIRE – MERE

Tania a bien des problèmes de grands-mères et elle l’exprime par ses difficultés scolaires.

 

L’objectif de ce texte n’est certainement pas de faire culpabiliser les parents pour les problèmes scolaires de leurs enfants. On ne contrôle pas tout et certainement pas la façon dont nos enfants vivent les choses. Ces 3 exemples nous montrent que derrière les difficultés scolaires se cache toujours une explication. Ici l’explication est liée à la séparation des parents mais ce n’est pas toujours le cas. Dans ces exemples, les difficultés scolaires apparaissent en cours de scolarité mais les difficultés scolaires qui existent depuis toujours ont également un sens et nous pouvons aider nos enfants à les régler assez facilement en en comprenant le sens.

Bonne rentrée à tous

Anicée Fradera, le 1er octobre 2017

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